Lausanne a beaucoup de facettes. En faisant parler Laurent dit Le Baron, l’auteur nous dessine le panorama d’une ville nocturne où se croisaient noceurs, truands, homos et travestis.
Le Baron raconte, dans un langage qui n’a rien de châtié, l’époque faste où l’argent était facile et l’avenir plein de promesses.
Le «Johnnie’s» qu’il dirige a des airs de cabaret parisien où se retrouve toute la faune des nuits lausannoises jusqu’à ce que surviennent le side, un crime et la chute.
Plus que la chronique d’une époque, c’est l’histoire de toute une vie avec ses hauts et ses bas racontés avec une franchise qui n’exclut pas fines observations et judicieuses remarques. On a tout le temps l’impression d’entendre Le Baron lui-même tant l’auteur a bien su se mettre dans la peau de son personnage.
Le Baron
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Lausanne a beaucoup de facettes. En faisant parler Laurent dit Le Baron, l’auteur nous dessine le panorama d’une ville nocturne où se croisaient noceurs, truands, homos et travestis.
Le Baron raconte, dans un langage qui n’a rien de châtié, l’époque faste où l’argent était facile et l’avenir plein de promesses.
Le «Johnnie’s» qu’il dirige a des airs de cabaret parisien où se retrouve toute la faune des nuits lausannoises jusqu’à ce que surviennent le side, un crime et la chute.
Plus que la chronique d’une époque, c’est l’histoire de toute une vie avec ses hauts et ses bas racontés avec une franchise qui n’exclut pas fines observations et judicieuses remarques. On a tout le temps l’impression d’entendre Le Baron lui-même tant l’auteur a bien su se mettre dans la peau de son personnage.
L’auteur a revêtu les tenues excentriques de Laurent, celui qui se faisait appeler «le Baron», grand organisateur des folles nuits lausannoises au Johnnie’s dans les années 70 à 80. Il parle la langue crue, sans concession de celui qui est né un 25 décembre à l’hôpital de Morges. Enfance heureuse avec de solides racines paysannes. Les saveurs de la vraie cuisine, il les apprend avec sa mère et sa grand-mère. L’école? Il s’y fait remarquer non par des résultats extravagants, mais par une attitude frontale face à l’autorité. «J’ai semé une merde épouvantable. J’étais insolent.» Sa grand-mère maternelle, femme distinguée, avait reçu une éducation raffinée. Les gens l’appelaient la Marquise.
Le lecteur se promène avec délectation dans l’enfance de Laurent. Engagé comme apprenti dans un magasin de décoration, il est fasciné par l’argenterie ancienne, les tapis dans les salons du Lausanne Palace. Il y cisèle son goût pour le luxe. Puis, il se lance dans la restauration dans une grosse brasserie à Berne. Les souvenirs d’école de recrue, il en a à la pelle. Et pas piqués des vers! Laurent n’est pas un enfant de cœur. En 72, il a une fille, un divorce sur les bras. Deux ans plus tard, sa fille se noie au Tessin. C’est à cette époque qu’il ouvre son premier restaurant. Il adorait cuisiner. Barbara vient manger chez lui, même le roi Hussein de Jordanie. Des maquereaux et des filles fréquentent le lieu. La Brochette a été l’antichambre du Johnnie’s. La fête des Mères, c’était sacré. Sous ses airs bravaches et de dur à cuire, Laurent a le cœur tendre.
Le Johnnie’s était un club de jazz à la rue Étraz. «Je suis entré dans une petite chapelle, très douce, très chrétienne et ça a fini par une cathédrale de folie.» La clientèle afflue, également de l’étranger. Les gens sortent. Ils ont de l’argent. Pas de problème de travail. «T’avais marre de fon boulot. Tu traversais la rue, t’en trouvais un autre. Le side, on ne connaissait pas.» Il se construit un personnage «le Baron» vêtu de noir avec monocle, une canne à la main. Ça lui a collé à la peau. À Genève, à Zurich, à Paris, on l’appelle le Baron. On croise une faune bizarre au Johnnie’s: des travestis, des prostituées, des homosexuels, des gigolos. La bonne société lausannoise y accourt. Les barrières tombent. Algériens, Cambodgiens, Espagnols, Thaïlandais, Grecs, Arabes, Iraniens se pressent à l’entrée. «L’argent coulait le long de la rue de Bourg. J’avais un amant, des femmes.» Le credo était simple: vivre et laisser vivre…
Jusqu’au soir où un jeune gars tire sur une fille. Les gens sont traumatisés. Ils n’étaient pas habitués à la violence. Le Baron va essayer de tenir la barre une année encore, mais le bateau prend l’eau. Et coule.
Avant de lire «Le Baron», j’étais à cent lieues d’imaginer les nuits torrides de la ville de ma jeunesse!…
«Le Baron» est paru chez Bernard Campiche Éditeur.
L’auteur a revêtu les tenues excentriques de Laurent, celui qui se faisait appeler «le Baron», grand organisateur des folles nuits lausannoises au Johnnie’s dans les années 70 à 80. Il parle la langue crue, sans concession de celui qui est né un 25 décembre à l’hôpital de Morges. Enfance heureuse avec de solides racines paysannes. Les saveurs de la vraie cuisine, il les apprend avec sa mère et sa grand-mère. L’école? Il s’y fait remarquer non par des résultats extravagants, mais par une attitude frontale face à l’autorité. «J’ai semé une merde épouvantable. J’étais insolent.» Sa grand-mère maternelle, femme distinguée, avait reçu une éducation raffinée. Les gens l’appelaient la Marquise.
Le lecteur se promène avec délectation dans l’enfance de Laurent. Engagé comme apprenti dans un magasin de décoration, il est fasciné par l’argenterie ancienne, les tapis dans les salons du Lausanne Palace. Il y cisèle son goût pour le luxe. Puis, il se lance dans la restauration dans une grosse brasserie à Berne. Les souvenirs d’école de recrue, il en a à la pelle. Et pas piqués des vers! Laurent n’est pas un enfant de cœur. En 72, il a une fille, un divorce sur les bras. Deux ans plus tard, sa fille se noie au Tessin. C’est à cette époque qu’il ouvre son premier restaurant. Il adorait cuisiner. Barbara vient manger chez lui, même le roi Hussein de Jordanie. Des maquereaux et des filles fréquentent le lieu. La Brochette a été l’antichambre du Johnnie’s. La fête des Mères, c’était sacré. Sous ses airs bravaches et de dur à cuire, Laurent a le cœur tendre.
Le Johnnie’s était un club de jazz à la rue Étraz. «Je suis entré dans une petite chapelle, très douce, très chrétienne et ça a fini par une cathédrale de folie.» La clientèle afflue, également de l’étranger. Les gens sortent. Ils ont de l’argent. Pas de problème de travail. «T’avais marre de fon boulot. Tu traversais la rue, t’en trouvais un autre. Le side, on ne connaissait pas.» Il se construit un personnage «le Baron» vêtu de noir avec monocle, une canne à la main. Ça lui a collé à la peau. À Genève, à Zurich, à Paris, on l’appelle le Baron. On croise une faune bizarre au Johnnie’s: des travestis, des prostituées, des homosexuels, des gigolos. La bonne société lausannoise y accourt. Les barrières tombent. Algériens, Cambodgiens, Espagnols, Thaïlandais, Grecs, Arabes, Iraniens se pressent à l’entrée. «L’argent coulait le long de la rue de Bourg. J’avais un amant, des femmes.» Le credo était simple: vivre et laisser vivre…
Jusqu’au soir où un jeune gars tire sur une fille. Les gens sont traumatisés. Ils n’étaient pas habitués à la violence. Le Baron va essayer de tenir la barre une année encore, mais le bateau prend l’eau. Et coule.
Avant de lire «Le Baron», j’étais à cent lieues d’imaginer les nuits torrides de la ville de ma jeunesse!…
«Le Baron» est paru chez Bernard Campiche Éditeur.
«Déjà petit on m’appelait le Baron. À cause de ma grand-mère, qu’on appelait la Marquise. Mais, le truc, c’est que je devais trouver un point d’ancrage. Donc, je me suis dit: «Je vais me servir de ma gueule, de ma grande gueule, de mon physique, et de mon habillement, pour imposer quelque chose…»
C’est lui, c’est personne d’autre. T’es comme une marque…
Bien sûr, je suis resté là-dedans, ça m’a collé à la peau, ça me colle encore à la peau… Mais j’ai pu faire un tas de choses, ce n’était pas moi, c’était le Baron. D’ailleurs, presque personne ne connaissait mon nom. J’arrivais dans un restaurant c’était «Bonsoir, Monsieur le Baron…»
J’ai construit ce personnage par étapes. Tu ne te construis pas comme ça, juste d’un claquement de doigts. Et puis tu dois porter le costume partout où tu vas. À Genève, c’est aussi le Baron, à Zurich, c’est le Baron, à Paris, c’est le Baron…
Les premiers temps, ce personnage amusait. C’est qui? Mais il joue à quoi? Il est pas un peu fou, ce mec? Qu’est-ce qu’il fout? Il baise avec qui? Avec les femmes, avec les hommes?
À mesure que tu avances, ton personnage se construit, tu te sens un peu comme la reine des abeilles. Tu sens que ça va, que ça butine autour de toi. Et quand tu sens que ça prend, c’est bon, tu peux commencer à te lâcher…
Mais ça ne se fait pas en une heure, ça s’est fait en six mois… Et sans relâche, pas une minute, pas une seconde où tu peux oublier ton personnage. Faut pas décevoir les gens. Jamais. Parce que tu sais aussi que tout ce que tu as fabriqué peut s’écrouler. Et ça peut aller vite, très vite…»
(Daniel Abimi, Le Baron)
Le temps d’un récit, Daniel Abimi s’est mis dans la peau de Laurent, dit le Baron. Connu pour être l’ancien patron du Johnnie’s, temple de la vie nocturne lausannoise des années 1970 et 1980, où se mélangeaient les faunes de la nuit. Dans sa boîte, on croisait truands milanais, travestis parisiens, étudiants aux goûts incertains. Derniers dandys du siècle. Tous vivaient sans le savoir la fin d’un monde, dans une débauche souvent élégante, parfois extrême.
Ce récit retrace l’itinéraire d’un enfant gâté qui s’est brûlé à la lumière des stroboscopes avant de connaître la chute des oiseaux de nuit.
Un livre de vie, mensonges et mort. Un livre de jouissance…
Daniel Abimi, auteur de polars ancrés dans les rues sombres de Lausanne (Le Dernier échangeur, 2009 et Le Cadeau de Noël, 2012) recueille ici les confidences de Laurent, alias Le Baron, dandy tonitruant qui anima les nuits lausannoises des années 70-80, juste avant que le sida ne fasse voler en éclat l'esprit de la fête, inconséquente et dispendieuse.
Personnage rabelaisien mais aussi éminemment romanesque tant sa vie a été marquée par les coups du sort et les rebonds prodigieux, le Baron, souvent campé en cuisine, est un extraordinaire passeur qui aide les gens à se révéler à eux-mêmes à travers les plaisirs simples de l'existence comme la bonne bouffe et le sexe. Calquant sa verve, ses interjections et surtout rendant formidablement compte de son appétit de vivre, l'auteur brosse un univers interlope où les puissants côtoyaient les putes et les garçons coiffeurs.
Mais la grande surprise de cette biographie tient dans le fait de redécouvrir un monde aujourd'hui «perdu», celui de la paysannerie du Nord vaudois et de ses «saints» produits du terroirs ou celui des grandes brasseries bernoises et de ses gigantesques brigades de cuisine servant jusqu'à mille couverts ou encore celui du premier établissement de Laurent qui lui permet de dire que «si on se donne la peine on peut faire du bon.»
«Déjà petit on m’appelait le Baron. À cause de ma grand-mère, qu’on appelait la Marquise. Mais, le truc, c’est que je devais trouver un point d’ancrage. Donc, je me suis dit: «Je vais me servir de ma gueule, de ma grande gueule, de mon physique, et de mon habillement, pour imposer quelque chose…»
C’est lui, c’est personne d’autre. T’es comme une marque…
Bien sûr, je suis resté là-dedans, ça m’a collé à la peau, ça me colle encore à la peau… Mais j’ai pu faire un tas de choses, ce n’était pas moi, c’était le Baron. D’ailleurs, presque personne ne connaissait mon nom. J’arrivais dans un restaurant c’était «Bonsoir, Monsieur le Baron…»
J’ai construit ce personnage par étapes. Tu ne te construis pas comme ça, juste d’un claquement de doigts. Et puis tu dois porter le costume partout où tu vas. À Genève, c’est aussi le Baron, à Zurich, c’est le Baron, à Paris, c’est le Baron…
Les premiers temps, ce personnage amusait. C’est qui? Mais il joue à quoi? Il est pas un peu fou, ce mec? Qu’est-ce qu’il fout? Il baise avec qui? Avec les femmes, avec les hommes?
À mesure que tu avances, ton personnage se construit, tu te sens un peu comme la reine des abeilles. Tu sens que ça va, que ça butine autour de toi. Et quand tu sens que ça prend, c’est bon, tu peux commencer à te lâcher…
Mais ça ne se fait pas en une heure, ça s’est fait en six mois… Et sans relâche, pas une minute, pas une seconde où tu peux oublier ton personnage. Faut pas décevoir les gens. Jamais. Parce que tu sais aussi que tout ce que tu as fabriqué peut s’écrouler. Et ça peut aller vite, très vite…»
(Daniel Abimi, Le Baron)
Le temps d’un récit, Daniel Abimi s’est mis dans la peau de Laurent, dit le Baron. Connu pour être l’ancien patron du Johnnie’s, temple de la vie nocturne lausannoise des années 1970 et 1980, où se mélangeaient les faunes de la nuit. Dans sa boîte, on croisait truands milanais, travestis parisiens, étudiants aux goûts incertains. Derniers dandys du siècle. Tous vivaient sans le savoir la fin d’un monde, dans une débauche souvent élégante, parfois extrême.
Ce récit retrace l’itinéraire d’un enfant gâté qui s’est brûlé à la lumière des stroboscopes avant de connaître la chute des oiseaux de nuit.
Un livre de vie, mensonges et mort. Un livre de jouissance…
Daniel Abimi, auteur de polars ancrés dans les rues sombres de Lausanne (Le Dernier échangeur, 2009 et Le Cadeau de Noël, 2012) recueille ici les confidences de Laurent, alias Le Baron, dandy tonitruant qui anima les nuits lausannoises des années 70-80, juste avant que le sida ne fasse voler en éclat l'esprit de la fête, inconséquente et dispendieuse.
Personnage rabelaisien mais aussi éminemment romanesque tant sa vie a été marquée par les coups du sort et les rebonds prodigieux, le Baron, souvent campé en cuisine, est un extraordinaire passeur qui aide les gens à se révéler à eux-mêmes à travers les plaisirs simples de l'existence comme la bonne bouffe et le sexe. Calquant sa verve, ses interjections et surtout rendant formidablement compte de son appétit de vivre, l'auteur brosse un univers interlope où les puissants côtoyaient les putes et les garçons coiffeurs.
Mais la grande surprise de cette biographie tient dans le fait de redécouvrir un monde aujourd'hui «perdu», celui de la paysannerie du Nord vaudois et de ses «saints» produits du terroirs ou celui des grandes brasseries bernoises et de ses gigantesques brigades de cuisine servant jusqu'à mille couverts ou encore celui du premier établissement de Laurent qui lui permet de dire que «si on se donne la peine on peut faire du bon.»
Ça déménage avec ce Baron de légende
Dans ce temps qui revient, qui souffle et vous emporte dans les nuits, les fêtes et les ivresses, les délires et les drames, ces brassées de liberté et ces descentes aux enfers, pour sûr que vous allez en vivre des mondes, dans ces pages… C'est que Le Baron débarque, qu'il est bien là dans sa légende et ses histoires, ses bistrots et par exemple ses années 1970 du Johnnie's et de Lausanne. Et que sa voix grimpe, vive, dans la phrase de Daniel Abimi.
Ça déménage avec ce Baron de légende
Dans ce temps qui revient, qui souffle et vous emporte dans les nuits, les fêtes et les ivresses, les délires et les drames, ces brassées de liberté et ces descentes aux enfers, pour sûr que vous allez en vivre des mondes, dans ces pages… C'est que Le Baron débarque, qu'il est bien là dans sa légende et ses histoires, ses bistrots et par exemple ses années 1970 du Johnnie's et de Lausanne. Et que sa voix grimpe, vive, dans la phrase de Daniel Abimi.